Appel aux fourgonautes qui seraient allés en Roumanie; des conseils? Merci par avance.
Admin a écrit:Bonjour,
Toujours aussi joli votre Ayers Rock.
Avez vous un blog avec le récit de votre périple ?
Admin a écrit:Bonjour, oui un sujet assez complet sur la Roumanie cela intéresserai beaucoup de monde (dont moi) car c'est un pays formidable parait il, je l'ai frôlée par le nord mais n'y ai pas mis les roues. Si les roumains sont aussi sympas que les ukrainiens des Carpates, alors c'est une super destination.
J'avoue que vos récits, conseils et infos m'intéresseront beaucoup.
flex99 a écrit:
Non mais je peux développer si vous voulez...
Steph59270 a écrit:flex99 a écrit:
Non mais je peux développer si vous voulez...
Bonjour et merci pour le compte-rendu.
A ce sujet, connaissez vous MyAtlas qui permet de faire de beau compte-rendu avec photos et géolocalisation des paragraphes ?
A titre d'exemple, vous pouvez vous rendre sur les nôtres ici mais ça fonctionne également en blog.
@ +
Stéph.
JiCé a écrit:Oui, c'est vrai, mais comme nous utilisons et même en France quasiment que les petites routes surlignées en vert de Michelin et hors saison, nous ne sommes pas trop embêtés par nos congénères à l'instinct grégaire, car fort heureusement, ils ne "s'écartent" pas trop, même en roulant, des sentiers battus. On a trouvé, fin septembre début octobre des endroits superbes et déserts en forêt de Tronçais, ou dans le Cantal, voir même chez nous en Dordogne, et chaque fois je dis "Merci Park4night"![]()
Steph59270 a écrit:flex99 a écrit:
Non mais je peux développer si vous voulez...
Bonjour et merci pour le compte-rendu.
A ce sujet, connaissez vous MyAtlas qui permet de faire de beau compte-rendu avec photos et géolocalisation des paragraphes ?
A titre d'exemple, vous pouvez vous rendre sur les nôtres ici mais ça fonctionne également en blog.
@ +
Stéph.
Steph59270 a écrit:Bonsoir,
Pas de soucis, c'est fait pour...
flex99 a écrit:
D'accord, je m'y colle.
Après avoir traversé la Hongrie par les petites routes du sud, nous sommes entré en Roumanie par Oradea qui a un magnifique centre ville de style art nouveau récemment rénové, sans doute avec les fonds structurels européens et ça se voit. Très belle synagogue aussi. Un camping très agréable sur les hauteurs en pleine agglomération dans un site tout en escalier. Le jeune proprio est un peu roublard mais l’endroit est accueillant. L’idée est de visiter le pays dans un mouvement circulaire dans l’ordre inverse des aiguilles d’une montre mais en évitant les plaines mornes du sud et Bucarest.
Tout d’abord le massif des Apuseni, belles montagnes culminant à 1300 mètres peuplées d’authentiques villages traditionnels tout en bois. C’est la Roumanie rurale et pastorale d’un autre âge. Gorges encaissées, alpages, routes de crête étroites mais fiables, attelages tirés par des chevaux, labours faits à la main, un relief moutonnant, des fleurs partout, des grottes préhistoriques, le fameux glacier souterrain de Scarisoara. Aussi l’extraordinaire plateau de Padis où les locaux se sont appropriés avec l’accord des autorités du parc naturel, une petite vallée en altitude parcourue par une rivière. On peut s’y installer comme on veut au milieu des troupeaux de moutons en résidence d’été et diner si on le souhaite dans l’une des trois petites gargotes faites de bric et de broc. Excellente soupe au lard et aux haricots, viandes grillées, le tout arrosé de bière Çes grand format ou de palinka, alcool de prune local très gouteux. Le plateau est le point de départ de grandes randonnées de plusieurs heures très bien signalées.
Après avoir parcouru les Apuseni dans tous les sens et expérimenté quelques pistes semi-carrossables sans problème pour nos véhicules, rencontré ours et vu de loin des loups, on s’est dirigé vers le sud et les régions des mines de fer autour d’Hunedoara. Le contraste avec la campagne est rude et la traversée de chaque ville est malheureusement une petite épreuve. Ceausescu, fort des ses mines de fer, de charbon et de ses puits de pétrole bon marché, a fait construire un haut fourneau dans chaque grande bourgade. A la chute du communisme le nouveau régime a bradé ses sites industriels et certains se sont retrouvés la propriété d’Arcelor Mittal. On connaît la suite : ici comme ailleurs, le conglomérat a fermé les sites suite à la chute des cours de l’acier et du dumping chinois. Les roumains ont subi la crise comme les autres et les installations disgracieuses vides et désertées sont comme sont la plaie du centre ville. Si l’industrie lourde était l’obsession du régime communiste, l’agriculture l’intéressait moins. Certes il reste quelques vestiges des grandes fermes collectives de l’époque mais pour la plupart les installations sont petites, à échelle humaine et chaque villageois possède son petit lopin de terre autour de la maison avec quelque fois une vache ou des chèvres, poules et bien sur un cochon; Des légumes et des fruits en pagaille garantis 100 pour cent bio car personne n’a les moyens de se procurer des produits phyto sanitaire. D’ailleurs pourquoi faire ? Du coup, les produits achetés directement sur le bord de la route, dans les villages ou les marchés sont très sains, variés et délicieux. La Roumanie est le 3eme plus grand producteur mondial de miel. Partout on voit des installations de ruches, parfois même en batterie sur des remorques de poids lourds stationnées en pleine nature. Et ça ne coûte que 5 euros le kilo !
Plus loin, en naviguant entre les beaux parcs nationaux de Retezat et Gradistea, nous avons voulu rejoindre Sibiu au nord par une route dite transalpina à partir de Petrosani. Plutôt que de pousser vers l’est et rejoindre la fameuse Transfaragan qui culmine à plus de 2000m ce qui aurait été une alternative spectaculaire. Malheureusement, ce n’était pas le meilleur choix car la transalpina s’est révélée une piste caillouteuse avec des nids de poule monstrueux sur plus de 50 kms. Nul doute que cette route sera comme la Transfaragan refaite dans un avenir assez proche. Néanmoins ce fut un calvaire. A la presque fin, nous avons pris sur la droite à Sugag, monté un très joli col au milieu des mélèzes pour finir enfin sur un plateau qui nous a mené doucement à Sibiu.
D’inspiration très Mitteleuropa, la ville est magnifique, aussi pour le coup, on a pris une chambre en ville pour la visiter tranquillement. Après cela, direction de Medias au nord pour la découverte des villages saxons aux églises fortifiées, Mosna, Biertan, Alma Vii et rencontre avec la population de la minorité austro hongroise qui parle toujours un dialecte allemand. Magnifiques villages avec leurs grandes rues bordées de maisons à frontons de couleur différente et les églises luthériennes fortifiées avec leurs murs d’enceinte impressionnantes de force et de simplicité parfaitement conservées. A Viscri, on a pu bivouaquer au cœur du village à l’ombre de la vieille église citadelle pas loin de la maison du … Prince Charles, oui le fils de Margaret, qui pour une raison obscure s’est passionné pour ces villages allemands et qui est à la tête d’une fondation pour leur sauvegarde. Sous le nazisme, sous prétexte de voler au secours de ces minorités opprimées, la Wehrmacht avait envahi le pays. À son départ, elles ont été persécuté par les libérateurs russes. A la chute du rideau de fer communiste, l’état moderne allemand a bondi sur l’opportunité pour offrir la nationalité automatique aux descendants de ces minorités saxonnes ‘prisonnières’ de l’Histoire. Ces populations ne se sont pas fait prier et les villages saxons se sont vidés, partiellement occupés depuis par des roms qui les ont remplacé pour y travailler la terre. De nos jours les jeunes générations complétement germanisées maintenant aisées reviennent au pays et se réinstallent dans les villages, rénovent les maisons et ouvrent même des B&B.
Au cœur de la région se trouve Sighisoara. Passons sur le château de Dracula qui n’a jamais existé que dans l’imagination de Bram Stocker. Jolie cité féodale quand même. Plus loin au Sud, Brassov, vieille cité médiévale très animée avec sa belle place centrale sur laquelle se trouve une superbe église orthodoxe dissimulé au fond d’un passage.
Ensuite, direction sud, sud-est par Buzau et ferry à Braila pour filer vers Tulcea (privilégier la route par Horia qui fait penser aux déserts de l’ouest américain). Voilà le delta du Danube. A ne surtout pas manquer même si cela veut dire laisser au quai votre van chéri pour embarquer sur un petit canot en direction de la biosphère réserve Unesco. La traversée sur les canaux dérivés d’un vieux bras du Danube au milieu de milliers d’aigrettes, flamands, pélicans, cygnes en tout genre dure deux bonnes heures mais ça vaut le coup. A l’arrivée dans un des villages de pêcheurs, accueil chaleureux d’un guide local parlant plusieurs langues et chambre sympa avec vue sur la mangrove et le fleuve. Au menu que des poissons d’eau douce, poissons chats, et écrivisses et autres délices. Cher certes, mais c’est unique. De là, on peut rayonner dans le tout le delta sur des petits canots non bâchés (gare au soleil) et atteindre la plage de Sulina sur la Mer Noire, dernier poste du bout du monde avec son cimetière envahi par les herbes où se côtoient marins et colons disparus provenant de toutes les nations européennes qui ont participé au développement commercial du fleuve depuis le 19eme siècle. Dans le sud du delta, il est possible d’accèder par la route et à Murighiol, on peut trouver un terrain pour camper et louer un canot pour déambuler sur les canaux, mais c’est moins sauvage que dans la partie nord. Il y avait pas mal de vent donc aucun moustique dans la région.
Ensuite direction nord en suivant de Tulcea la belle la route longeant le Danube, re ferry puis enfin des centaines de Kms plus loin, Piatra Neamt pour enfin savourer en boucle la Bucovine et ses extraordinaires monastères peints et ses charmants monts verdoyants. Toujours en bivouac, on se fournissait en eau dans les petits ateliers de mécanique sur le bord de la route. Il y a des Carrefour Express partout où l’on trouve les mêmes produits que dans le reste de l’Europe mais 3 fois moins cher. Sur le bord des routes, les gens se déplacent à pied pour se rendre d’un village à un autre, les femmes de tout age apprêtées à la tenue soignée et quelque fois vêtues d’un costume traditionnel. A partir de 4 heures de l’après midi les villageois font souvent la causette sur un banc devant la maison; Il est très facile de communiquer. Soit en français mais le plus souvent, c’est l’anglais qui est le plus répandu. On n’est pas loin de la Moldavie pour ceux que ça tente en recherche de plus grande authenticité encore. Les villages toujours dans leur ‘jus’ y sont encore tous en bois et le mode de vie assez pauvre est traditionnel.
Ensuite cap à l’est en passant par le col Prislop pour la découverte des Maramures (et ses églises en bois), province qui soit disant, serait restée encore plus dans son jus qu’ailleurs. Ce n’est pas tout à fait vrai car jadis très rurale et pauvre, elle a vu en intégrant l’Europe ses jeunes générations émigrer en masse; devenus des quadras, les gens reviennent au pays profiter d’un taux de croissance élevé, des nombreuses opportunités de travail et se font construire avec leurs économies glanées à l’ouest de grandes maisons modernes au lieu et en place des demeures en bois qui faisaient jusqu’à présent le charme et la réputation du coin. C’est à la fois dommage mais inévitable et il faut être un touriste en mal d’exotisme pour y trouver à redire.
À Visus de Sus, on peut prendre le petit chemin de fer à vapeur qui remonte la vallée escarpée et y passer la journée pour pique niquer. Le tortillard prend un temps fou pour arriver au terminus, puis revenir au dépôt et le paysage n’est pas particulièrement spectaculaire ; cependant c’est l’occasion de se mêler aux touristes roumains et voir comment ils s’y prennent pour passer un bon moment en famille. Grillades, danses folkloriques, chansons et palinka. Très convivial. Au retour, il faut vraiment jeter un œil au petit musée informel de la gare qui évoque la vie de la communauté juive qui peuplait avant guerre les Maramures. C’était là aussi le départ des trains qui emmenaient les déportés vers les massacres d’Ukraine. Tristesse, mêlée de colère...
Mention très spéciale pour Sighetu Marmatei et son musée des victimes de la dictature communiste dans une ancienne prison. Très bien documenté et très impressionnant. D’ailleurs, il faut après une petite glace ou une bonne bière pour s‘en remettre. Le voyage roumain se termine par une très jolie route qui descend au centre du pays sur Cluj-Napoca et son centre ville historique et très animé. Retour en Hongie par la route du sud en contournant les Apuseni. Passé la frontière à Arad le paysage devient plat comme le dos de la main et je recommande une étape au camping un peu roots de Scezed qui est pourvu de piscines en plein air remplies d'eau chaude des sources sulfureuses. le centre ville 19 mme siècle est très beau, rénové et la synagogue extraordinaire.
Un petit mot enfin sur la méthode de préparation du voyage. En plus des cartes locales de Transylvanie et Carpates achetées sur internet, il y a la lecture méticuleuse de LA carte Michelin pour ses fameuses routes vertes dignes d’intérêt (on peut toujours s'y fier) ; ensuite le Routard souvent iconoclaste qui permet d’éviter les sentiers archi battus à condition de bien lire entre les lignes. Enfin une fois sur place, l’aide de Park4night pour les bivouacs. En Roumanie, les campings ne sont pas légion mais il est très facile de se garer pour la nuit à peu près n’importe où. En plus en cas de pépin ou d ‘ennuis mécanique, trouver un docteur ou autre, il suffit de s’adresser à n’importe quelle personne qui se mettra en quatre et alertera ses voisins pour vous aider. Les roumains sont absolument charmants sans exception et il faut absolument visiter le pays avant qu’il ne se transforme trop par le tourisme.